dimanche 30 décembre 2012

122ème : 6 USED Achèvement d’une passionnante année 2012 de transition/métamorphose

Il appartient au « Fou du Roi » (désigné FR), bien connu des lecteurs habituels, de frapper les trois coups rituels en ouvrant ainsi ce 6ème épisode USED (Un Senior Enthousiaste de Demain).

1-FR : Cher « Sen(i)or Jacques » (SJ), pardon d’être direct d’entrée : pourquoi nous as-tu abandonné si longtemps depuis le précédent épisode ?
SJ : Cher FR, tu as raison, deux mois d’un blog silencieux, c’est étrangement long. Je t’avouerai que j’ai presque culpabilisé de laisser ainsi en mini jachère ce champ d’écriture, mais tu auras compris que mon nouvel état « en transition » nécessite une nouvelle relation au temps, un nouvel art de vivre ainsi que des redéploiements de priorités. Par exemple, entre VIVRE et ECRIRE (pour transmettre), deux actes essentiels pour moi, la priorité à VIVRE « ici et maintenant » devient absolue, aussi, selon le principe des vases communicants, le silence de l’écrit correspond donc à une extrême densité de vie, à fortiori dans cette période de « double fête » (Noël/1er de l’an).

 2-FR : Tu me rassures totalement, j’ai craint un demi-instant un soupçon de déprime, d’abandon ou d’interrogation du type « A quoi bon ? ». J’hésite donc à te bousculer mais j’aimerai bien en savoir un peu plus.
SJ : Ah, je reconnais là ton impatience, Fou du Roi, reste cool et zen, lâche prise. Quant à moi, c’est vrai, j’aimerai lâcher aussi un peu plus prise et ne pas me sentir moralement obligé, comme ce 29 décembre 2012, dans l’entre-deux fête, de me lever à 4h du matin pour répondre à ton questionnement en « escribouillant » ce présent billet. Un peu de direct : chronologiquement ce jour, dès le saut du lit, sans faire de bruit pour ne pas réveiller la famille endormie, j’ai d’abord vérifié les bons réglages de mon bateau « jackdesendets », engagé, autour du monde, pour la 2ème fois au « Vendée Globe Virtuel », comme presque 500 000 autres participants, ensuite en allant chercher le journal à la boîte aux lettres, j’ai levé amoureusement les yeux vers le cosmos quasi éteint par la pleine lune, puis j’ai survolé cette presse locale « La République des Pyrénées » avec un éditorial qui m’a mis en joie et dont je vous reparlerai. Ensuite, je suis revenu à l’ordinateur pour un balayage rapide de mes divers réseaux sociaux en essaimant quelques commentaires et une nouvelle joie a surgi, en lisant le message Colibris de l’ami Pierre Rabhi, que j’évoquerai aussi plus tard.

3-FR : Comme d’habitude, l’intitulé de cet épisode est énigmatique, pourrais-tu dès à présent, nous dire ce qu’il en est ?
SJ : Enigmatique ??? Ce titre, clair à mes yeux, permet de positionner l’épisode dans le temps, fin 2012, en exprimant que ce fut une année passionnante intégrant la double signification du mot passion (cf. la Passion du Christ), dualité indissociable « joies et peines ». Le duo Transition/métamorphose donne, quant à lui, la tonalité générale : 1ère année d’une transition programmée de longue date et métamorphose pour faire un clin d’oeil à Edgar Morin, dont je me sens souvent très proche. 

 
4-FR : Pourrais-tu nous résumer ce que tu as l’intention de nous dire ?
SJ : Hier soir encore, j’avais l’intention d’être vraiment bref avec seulement deux sujets : l’esquisse de la transition en cours et ensuite, saison oblige, un magnifique cadeau de Nouvel An offert aux lecteurs, en fait une reprise d’un projet universel de Yann Arthus Bertrand « 7 milliards d’autres ». Ce matin, je rajouterai les deux autres sujets déjà évoqués, qui m’ont mis en joie aux aurores : l’éditorial de Jean-Marcel Bouguereau et le message de Pierre Rabhi, qui en fait, parlent de l’état du monde et sont à l’unisson.

5-FR : Commençons donc par ton « esquisse de transition en cours », vécue en 2012. Comment pourrais-tu l’expliciter ?
SJ : J’ai déjà, lors d’épisodes précédents, évoqué cette phase de transition, aussi bien au niveau du monde que de l’Homme (le vieux monde, le monde en transition, le monde nouveau). Aujourd’hui, à l’expérience d’une année de transition personnelle, je peux oser la formulation suivante :

« Comment mieux Vivre Ensemble » tous azimuts ? (du niveau personnel à l’échelle planétaire) », en survolant nos chemins de Vie avec cinq priorités personnelles : 1-nos liens de proximité, 2-l’attention aux plus fragiles et aux cabossés de la vie (jeunes, malades, handicapés, personnes âgées), 3-le dialogue interreligieux, 4-les merveilles du cosmos, 5-la poursuite de mes recherches sur le « Vivre Ensemble ».

6-FR : Vaste programme qui ne m’étonne qu’à moitié. Je note une continuité parfaite entre la motivation de ton blog (et de tes émissions radio) depuis une dizaine d’années : « Comment construire tous ensemble un monde plus fraternel ? », formulation qui est quasi identique à ton actuel « Comment Mieux Vivre Ensemble, tous azimuts ? ». Sachant que la famille doit être réveillée maintenant, je vais abréger mes questions. J’aime bien ton expression « en survolant nos chemins de vie », mais qu’est-ce que cela veut dire ?
SJ : Oui, la famille est partiellement réveillée. « Le survol de nos chemins de vie », cela veut dire d’abord qu’il s’agira d’un survol car je n’ai pas la prétention de passer le reste de ma vie à écrire une encyclopédie. Evoquons quelques survols potentiels : survols de nos liens, de nos réseaux, de nos familles, de nos entreprises, de nos engagements, de nos territoires, de nos politiques, de nos méthodes, de nos « fois » (traditions religieuses, spirituelles,…et autres), de nos rencontres, de nos voyages,…de notre présent, de notre avenir,…

7-FR : Tu nous annonces un énorme programme pour les temps à venir, mais je n’abuserai pas de ton temps et dans l’immédiat, ce serait bien, en guise d’intermède, si tu commentais les quelques illustrations choisies.
SJ : J’ai choisi cinq images pour illustrer ce 6ème épisode :
 
La 1ére représente un « SDF au miroir », qui interpelle chacun et peut illustrer la théorie de « l’interactionnisme symbolique de Blumer », qui sera évoquée lors d’un épisode prochain (ou lointain), où la règle d’or est de « se mettre à la place de l’autre ». Ceci concerne les deux axes concrets et majeurs de mes priorités, aussi bien le dialogue interreligieux (en particulier le dialogue musulman/chrétien en zone sahélienne) que la relation avec les cabossés de la vie (en particulier les personnes qui ont un handicap).

La 2ème représente une « pieuvre inquiétante » évoquant l’avancée d’Al-Qaida dans le désert malien et devrait être prochainement évoquée ?!

La 3ème reprend un « grabrouillon » sur paper-board, où j’ai griffonné le cheminement potentiel de mes recherches et de mon questionnement « Comment mieux vivre ensemble, tous azimuts ?».

La 4ème représente les « Merveilles du Cosmos », avec un Homme, en contemplation, en offrande devant la galaxie d’Andromède, accompagné d’une belle phrase de Victor Hugo « Bien lire l’Univers, c’est bien lire la Vie ».

La 5ème représente le magnifique projet « 7 milliards d’autres » dont il sera question, dans un instant, avec cette myriade de visages et de paroles qui s’offrent en cadeau.

 
 
 
 
8-FR : Après cet intermède récréatif, je voudrais que tu nous fasses partager brièvement tes deux grandes joies matinales, concernant toutes deux l’Etat du monde.   
 SJ : Merci cher Fou que j’aime, pour ton empathie. Pour partager ces joies, seront donc convoquées d’éminentes et belles personnes qui disent toutes pratiquement la même chose : l’éditorialiste cité Jean-Michel Bouguereau, inconnu pour moi actuellement, Michel Serres, Pierre Rabhi, l’abbé Pierre et vous me permettrez d’y adjoindre Gandhi, qui ouvre donc ce sujet vital de notre monde à l’agonie, soumis à un acharnement thérapeutique : 

« Ce monde est ce que nous en avons fait. S’il est sans pitié aujourd’hui, c’est parce que nous l’avons rendu impitoyable par nos comportements. Nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous-mêmes, et cela commence par notre langage et notre façon de communiquer ».

Quelques extraits de l’éditorial de « La République des Pyrénées » de Jean-Marcel Bouguereau :
 
« 2012-2013 : changement de braquet
…si les hommes politiques sont à ce point décrédibilisés dans notre pays, c’est peut-être qu’ils sont en retard d’une révolution. …comme le note Michel Serres « l’autorité est en crise parce que nous passons d’une société hiérarchique, verticale, à une société plus transversale, notamment grâce  aux réseaux comme Internet. Tout ne coule plus du haut vers le bas, de celui qui sait vers l’ignorant. Les relations parent-enfant, maître-élève, Etat-citoyen… sont à reconstruire ».
JM Bougereau poursuit ainsi. Et le temps manque : nos sociétés sont écologiquement, économiquement, socialement, culturellement et politiquement malades. Il ne s’agit pas tant de « ré-enchanter le rêve français » que de changer les logiciels politiques et, surtout, de changer un modèle de développement qui nous mène à la catastrophe écologique, sociale et économique ». 

Ce fut une grande joie de lire dans la presse quotidienne, enfin ce constat éclairant l’avenir, évident pour moi et d’autres depuis longtemps : « les hommes politiques…en retard d’une révolution », constat exprimé par l’abbé Pierre il y a longtemps quand il disait que « la politique était le degré zéro de la pensée ».
 
Hommes politiques, réveillez-vous, nous avons besoin de tous et du meilleur de chacun, nous avons donc aussi besoin de vous, c’est notre job commun de piloter la construction du monde de demain.
 
Et, en cascade, une nouvelle grande joie matinale quand j’ai découvert sur les réseaux sociaux, la lettre périodique colibris, ci-dessous, signée de Pierre Rabhi :

Chères amies et chers amis,
Notre mouvement Colibris, conviant chacune et chacun de nous à faire sa part pour changer la société, suscite un ralliement qui ne cesse de s’amplifier. Par le principe d’un vivre ensemble fondé sur la puissance libératrice et créatrice de la sobriété, nous sommes invités à transcender ce qui nous divise et fédérer nos consciences. C’est alors que nous pourrons mutualiser nos talents, nos savoirs et savoir-faire, pour construire avec les décideurs qui en reconnaissent l’urgente nécessité, un monde respectueux de la vie, viable et vivable pour nous-mêmes et pour les générations à venir.

Nous lançons dès janvier la (R)évolution des colibris pour que tous ceux qui ne savent plus où se tourner dans la « chaotisation » grandissante du monde, trouvent des voies possibles pour se relier à d’autres et pour agir.

Par ailleurs, en septembre 2013, nous proposerons un ambitieux programme pour aider à créer partout où cela est possible des oasis de vie rassemblant toutes les thématiques que la société civile développe déjà : la souveraineté alimentaire, l’autonomie énergétique, un habitat sain à faible coût et faible consommation d’énergie, une autre éducation, la réhabilitation du lien social, etc. Nous sommes cependant pleinement conscients que c’est par le changement humain impliquant le changement de chacune et chacun de nous que la société pourra véritablement changer.

Si ces objectifs vous touchent et vous paraissent comme à nous essentiels, nous vous proposons de nous soutenir avec un don de 5, 10 ou 15 euros. Vos dons nous permettront de mobiliser largement des consciences toujours plus nombreuses et de faire fleurir au Nord comme au Sud, ces projets, ces Oasis, dont notre monde et chacune et chacun d’entre nous aura grand besoin dans les années à venir.

Grand merci à toute l’équipe de Colibris pour son remarquable travail.

Avec mon dévouement, ma gratitude et mon affection pour chacune et chacun. Pierre Rabhi.

Rappelons que le mouvement Colibris, aux nouveaux statuts futuristes, a été créé par Pierre Rabhi pour encourager l'émergence et l'incarnation de nouveaux modèles de société par une politique en actes. Citons ci-dessous, son analyse de la situation, très largement partagée maintenant :

« Les crises écologique, économique, sociale et culturelle que nous traversons, les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont sans précédent. La course à la croissance et aux profits illimités épuise les ressources, aliène les personnes, affame les peuples, détruit la biodiversité.

L’humanité se trouve à un carrefour. L’interdépendance du vivant étant irrévocable, nous sommes appelés, si nous voulons assurer la pérennité et l’épanouissement de l’espèce humaine sur la planète, à profondément et consciemment changer la vision que nous avons du monde et de la société ».

Ayant eu la chance de participer activement à la construction du mouvement Colibris, je trouve remarquables les quelques 10 minutes d’enregistrement video de Pierre Rabhi, lors du Forum Ouvert de lancement de ce mouvement Colibris. Ce fut un moment important, riche de belles émotions constructives.    

9-FR : Pour clôturer cet épisode et compte tenu de la saison, tu souhaitais, en guise de Vœux pour 2013, faire un cadeau extraordinaire, aussi je te laisse le soin de le présenter.
SJ : J’ai réfléchi à un cadeau pour les temps présents, qui soit à la fois beau, gratuit, à l’information quasi infinie, enrichissant pour tous, donnant le moral et favorisant le Vivre Ensemble, au niveau de notre jolie petite planète bleue. J’ai trouvé que le projet « 7 Milliards d’autres », qui m’avait passionné en 2009, était cet oiseau rare recherché. Aussi, sans commentaire superflu, je vous recommande d’avoir l’adresse de ce site à proximité et ainsi vous ne vous lasserez pas de voir nos Frères Humains s’exprimer sur tous les sujets essentiels de l’existence : vous pourrez visionner une petite centaine de films, ... et écouter quelques 6000 interviews recueillies dans 84 pays. Bonne année 2013 à toutes et à tous.


 

 

dimanche 21 octobre 2012

121ème : 5 USED Pour mes AMI(E)S HANDICAPE(E)S






                                                             « L’amitié, c’est la chaleur du cœur contre les intempéries de la vie ». (Les Etoiles du courage) 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Chaque petit bonheur est une victoire sur la souffrance » (FB : on veut tous améliorer sa vie)
 
  
 "Aidez-moi à changer le monde qui existe dans votre tête, à vous débarrasser de votre histoire personnelle en arrêtant de vous raconter indéfiniment ce qui vous empêche d'entrer dans la réalité. Votre mission est de savourer la vie, il y a 7 milliards de façons de le faire et il n'y a que vous qui savez. Si chacun d'entre nous fait cela, alors nous allons changer le monde. Et n'oubliez-pas, c'est vous l'artiste !" - Don Miguel Ruiz. 
 

dimanche 26 août 2012

120ème : 4 USED Intermède : le Fou du Roi, l’Art d’être grand-père, Transition…

Bonjour à toutes et à tous. Il est grand temps avant que ne s’achève l’été 2012, de venir alimenter ce blog en ouvrant ce 4ème billet/épisode du feuilleton USED (Un Senior Enthousiaste de Demain). Comme je l’ai déjà exprimé, j’ai participé cet été à deux évènements importants « Dialogues en Humanité » du 6 au 8 juillet à Lyon, suivi dans la foulée du 5ème Festival Emmaüs Lescar Pau du 24 au 26 juillet pour les 30 ans d’Emmaüs en Béarn.
                                       
 Après mon précédent billet/regard sur « Dialogues en Humanité », j’avais envisagé dans le même esprit, de centrer cet épisode sur ce « Festival Emmaüs », qui en fait se voulait le 1er « Forum Mondial de la Pauvreté », il en sera question bien sûr en final, mais j’ai préféré vagabonder autour d’un intitulé énigmatique  « Intermède : le Fou du Roi, l’Art d’être grand-père, Transition… ».



 
 
Le Fou du Roi (FR) : cher Senior Jacques (SJ), merci de me donner à nouveau la parole pour te soumettre à mon inlassable questionnement. D’abord pourquoi ce titre bizarre et fourre-tout ?
SJ : d’accord, tu souhaites donc pour démarrer une brève explication de textes. Allons-y :
« Intermède », j’aime ce mot qui est léger, qui est effectivement fourre-tout, qui permet de vagabonder, de batifoler, de lâcher prise, de prendre son temps, d’être déjà dans une transition paisible, de ne devoir rendre de comptes à personne, …
Quant au « Fou du Roi », il suffit de survoler les deux épisodes précédents pour mieux te connaître et je me rends compte que je ne peux plus me passer de toi et donc je voudrais, pardon pour ta modestie naturelle, justifier un peu plus, tout l’intérêt que je te porte.
« L’art d’être grand-père » : « une grande joie et une lourde charge » comme je le résume souvent et comme nous avons pu l’expérimenter chez nous, durant quatre semaines consécutives, au cours de ce bel été, avec Simon 13 ans et sa sœur Camille 5 ans et demi. Nous avons également, à plusieurs reprises, pu bénéficier de la compagnie apaisante de notre petit Gaël, 1an et demi.
L’image jointe de nos deux « grands » a été prise, dans la joyeuse excitation d’une première nuit sous la tente pour la Miss, en solo dans notre jardin avec son frère, juste avant l’extinction « théorique » des feux.
« Transition » : transition/mutation/métamorphose. Depuis quelques mois, je suis clairement dans ce nouvel état, cette situation de transition, que j’aime beaucoup et je m’accorde du temps, jusqu’en octobre 2014 (mes 70 ans) pour discerner, parmi les dizaines de vie potentielles à venir, celle qui me permettra de vivre pleinement les prochaines décennies !   
 
FR : Oh SJ, je suis impatient d’entrer au coeur du sujet. Tu sembles porter un vif intérêt au Fou du Roi que je suis, explique-moi pourquoi ?   
SJ : Oh FR, il faut donc que j’avoue. C’est la 6ème fois que tu m’accompagnes, d’abord lors de 3 émissions radio, ensuite lors des 2 derniers épisodes et aujourd’hui, et sans aucun doute, encore demain.
J’ai eu l’occasion de te présenter : tu es mon double, le meilleur de moi-même, ma conscience, mon exigence, ma partie lumineuse, ma force, ma sagesse, mon ange gardien, mon asymptote,... Je pourrais compléter en m’appuyant sur d’autres, en disant à la manière de Frédéric Lenoir que tu es mon « âme du monde », avec Majid Rahnema dont je reparlerai, que tu es ma « puissance de dedans », avec Teilhard de Chardin que tu es l’« Omega » de mon « Alpha », … nous sommes inséparables, je suis toi, tu es moi, nous sommes deux en un, nous sommes un et deux, soit le multiple élémentaire en une seule personne.
 
Avec toi, s’effectue en moi, en nous deux, l’extraordinaire alchimie qui fait passer du un au multiple, de l’individu au collectif de base, de la solitude à la fraternité. Gandhi disait que « nous devons être le changement que nous voulons pour le monde » et l’astrophysicien Laurent Nottale, candidat à la succession d’Einstein, exprime quasiment la même chose dans sa théorie de la « relativité d’échelle », qui devrait permettre de concilier la mécanique quantique et la relativité générale d’Einstein, dans un Univers fractal. Il nous dit, qu’à l’échelle près, ce sont les mêmes lois simples qui s’appliquent partout, à l’image des « poupées russes », des paraboles, avec la force de l’analogie. Chacun est fait d’ombres et de lumière, chacun possède son lumineux fou du roi qu’il appelle comme il veut, qui est la belle personne qui est en chacun de nous. Avec le fou du roi, nous ne sommes jamais seuls et le dialogue avec un autre soi-même est toujours constructif pour avancer sur le chemin de la Vie : « deviens ce que tu es ». Si j’ai évoqué Gandhi et Laurent Nottale, c’est aussi pour exprimer que la question, et donc la recherche, sont identiques pour le monde et pour chaque homme : il existe le vieil homme et le vieux monde, il existe aussi l’homme nouveau et le nouveau monde et entre les deux l’homme en transition et le monde en transition, comme j’ai détaillé précédemment ces trois mondes.
 
Au-delà de ces considérations de fond, mon cher fou du roi, j’apprécie le rythme qui est donné par tes questions parfois impertinentes et j’ai plaisir à y répondre sans me soucier d’assurer des transitions. Je trouve également que je suis amené à me livrer encore plus authentiquement. De plus, il me semble que pour ceux qui trouveraient quelques menus intérêts à ces propos, le dialogue entre nous est plus supportable qu’un épuisant monologue et il en est de même pour l’écriture qui est, pour moi, plus aisée.
 
FR : Merci SJ pour cette déclaration d’amour à mon endroit. Revenons à l’intitulé de ce billet. Si j’ai bien compris, « l’Art d’être grand père » a été un exercice important cet été pour votre couple ?
SJ : Ah oui, c’est ben vrai. Nous sommes des grands parents comblés, qui assumons avec grande joie l’accompagnement de nos petits. L’ex-moniteur de colonies que je fus jadis, a toujours eu des engagements auprès de jeunes de tous âges, aussi, sans nous substituer à l’éducation parentale, avec mon épouse, qui aime aussi beaucoup les enfants, nous avons essayé de passer de bonnes vacances ensemble, en nous répartissant les rôles et en conciliant l’utile à l’agréable. La dimension joyeuse et festive était de mise et nous avons, au cours de ces longues semaines, balayé de nombreuses activités de toutes natures, qui peuvent se répartir en grandes catégories : 1-activités sportives (vélo, accro branche, piscine, camping,...) 2-visites/fêtes/sorties (donjon des aigles, remontée de rivière, ..) 3- maison et divers chantiers (cuisine, bricolage, jardinage, lecture/TV, dessin…) 4- rencontres (autres jeunes, famille élargie, amis,..).
Il va de soi que la question du « vivre ensemble » était permanente avec la notion d’apprentissage festif et qu’il a été très intéressant de chercher le meilleur équilibre pour « notre collectif », en jouant de toute notre affectueuse autorité. Un carnet de voyages, avec de nombreuses images légendées, a permis de garder trace de ces vacances.
 
FR : SJ, parlons maintenant de la « Transition », que tu dis « aimer  beaucoup ». Qu’est-ce que tu peux nous en dire aujourd’hui, nous qui n’avons pas la chance, d’avoir ton âge ?
SJ : Assurément, je suis entré, en voyage dans cet état de transition et je l’aime beaucoup, car je commence assez bien à voir ce que pourrait être demain :
-cette transition exprime en quelque sorte aux amis, que je tire ma révérence à une vie très active, à 50 ans d’engagements lourds après avoir lu, approuvé et pris à la lettre cet extraordinaire commandement « chacun de nous est responsable de la trajectoire du monde », à 15 ans de vie post-professionnelle particulièrement chargée, et à un passionnant septennat « Colibris » au service de la Terre et de l’Humanisme, en proximité avec l’ami Pierre Rabhi,
-demain sera d’abord, une nouvelle relation au temps, en baissant impérativement une cadence que je m’imposais, sans aller encore jusqu’à l’« éloge de la lenteur », mais avec un bel équilibre de vie prévisible,
-une évolution des priorités pour aller vers encore plus de proximité, bien sûr d’abord au niveau familial, mais aussi, sans aucun doute, auprès des plus fragiles, des plus démunis, des plus cabossés de la vie, avec quatre axes : les jeunes, les malades, les personnes âgées, les handicapés,
-être plus dans l’accompagnement, dans la proposition, dans la réponse à des interrogations que dans l’action et la responsabilité directe, en apportant ce que la vie m’a appris,
-une poursuite, à dose raisonnable, de mes travaux de recherche (recherche méthodologique notamment) sur le « Vivre ensemble » et la "Reliance généralisée" en m’appuyant sur les actions multiples et expérimentations diverses conduites par le passé mais aussi sur les opportunités et rencontres présentes,
-la vie est faite de « programmé et d’inopiné » : moins de programmé et plus d’inopiné en perspective,
-la poursuite et la réduction des engagements en cours, à un rythme moins intense,
-le plus difficile pour moi : accepter de ne pas faire, même si je sais, même si je peux, même si je veux,
-dans cette phase de transition, esquisser, expérimenter et « discerner, parmi les dizaines de vie potentielles à venir, celle qui me permettra de vivre pleinement les prochaines décennies ! » 
 
FR : Merci SJ pour ces perspectives. Pourrais-tu commenter les quelques images qui illustrent, me semble-t-il, cette phase de transition.
SJ : Une image prise, à Palavas, où notre fils aîné lance avec un ami une entreprise de SUP (S pour Stand, U pour Up, P pour Paddle). Je crois à ce projet, je le suis en proximité paternelle et « à la bonne distance », car le SUP est cohérent avec les valeurs souhaitées pour le monde de demain, et il est compatible avec tous les âges, du jardin d’enfants à la maison de retraite. Il est possible, même pour un senior, de faire de la gymnastique, du yoga sur la planche, ce qui est excellent pour améliorer son équilibre. Je me suis même prêté au jeu un instant, au 2ème plan, avec mon commentaire « Superbe captation d'un court instant d'équilibre, il faut bien l'avouer !!! »
 
Une image concerne le film « Intouchables », qui m’a beaucoup touché, avec la belle phrase inscrite : « l’amitié, c’est la chaleur du cœur contre les intempéries de la vie ». J’ai toujours eu une tendresse pour le monde des handicapés, j’y ai beaucoup d’amis et j’accentue cette attention, notamment en accompagnant de diverses façons des malades et des handicapés. J’ai une grande affection pour Virginie et Franck et leur tout jeune Mathys, pour Joël, pour Elisabeth, sans oublier toutes celles et tous ceux que j’ai connus à l’association "Vivre Ensemble » à Os-Marsillon".
 
 
Une dramatique image, tellement banale, de la faim en Afrique, que j’ai commentée ainsi sur un réseau social : 
 « Bouleversé comme toujours, ici et là-bas, par ces images qui expriment notre inintelligence collective, car aujourd'hui, on sait régler les problèmes de la faim dans le monde. Honte collective à nous, hommes politiques, financiers pervers et citoyens endormis, tous unis main dans la main dans cette irresponsabilité partagée ».
Mon bouleversement, contre notre stupidité collective, ne date pas d’hier, puisque j’ai retrouvé dans mes archives un résumé d’ouvrage intitulé « Géopolitique de la faim » de Josué de Castro. Le livre référence alors avait été écrit en 1956 et j’en avais fait un résumé de 6 pages de mon écriture « patte de mouche » le 19 mai 1967. Les temps ont changé, j’ai du lire des milliers d’ouvrages dans ma vie et j’ai du en résumer plusieurs centaines en 5, 20 ou parfois 40 pages : quelle folle énergie dépensée, avant l’existence du copier/coller.
 
FR : Comme promis pour achever ce billet, pourrais-tu nous parler de ce 1er « Forum mondial de la pauvreté » à Emmaüs Lescar Pau ?
SJ : J’avais envisagé de vous faire partager mon regard sur ce forum mais j’ai trouvé plus bref et encore mieux en quatre temps :
-d’abord vous signaler qu’un ouvrage a été édité qui synthétise mieux que je n’aurais pu le faire les actes de ce  1er « forum mondial de la pauvreté ». Ce document, intitulé « Les pauvres entre mépris et dignité » sous-titré « Que peuvent nous apprendre les cultures populaires ? » aux éditions Golias, sous la direction de Germain Sarhy (responsable depuis 30 ans de cette mythique communauté d’Emmaüs Lescar Pau) et de Paul Ariès, regroupe les interventions préalables d’une vingtaine d’intervenants, sous la Présidence d’honneur de Jean Ziegler,
-ensuite vous communiquer une video, accessible par un simple clic, qui donne la tonalité de ce forum, à travers un dialogue entre Germain et Paul, les deux porteurs du projet,
-également par une galerie d’images du « forum  « pauvreté », que j’ai prises et mises sur le réseau colibris.
-et enfin par une attention particulière portée à un grand senior (88 ans) que j’ai eu la chance de côtoyer à deux reprises au mois de juillet, à la fois aux « Dialogues en Humanité » à Lyon, ainsi qu’au « Forum Mondial de la Pauvreté » à Emmaüs. Il s’agit de Majid Rahnema : diplomate et ancien ministre, il a représenté l'Iran à l'ONU, ancien membre du Conseil exécutif de l'UNESCO, il se consacre depuis plus de vingt ans, au problème de la pauvreté. Il a publié "Quand la misère chasse la pauvreté » en 2003 et "La puissance des pauvres" en 2008 aux éditions Actes Sud.
 


L’ultime image de ce billet montre le beau visage de cette belle personne. Les ultimes mots de ce billet reviendront donc à Majid Rahnema, et personnellement, je les trouve particulièrement pertinents et percutants :

« Au cours de la première décennie de notre siècle, le fossé s’est profondément élargi entre les ultra-appauvris acculés à la misère matérielle et les ultra-enrichis formant la misère morale. L’impression se confirme que nous vivons déjà dans un entre-monde « sandwiché » entre deux couches de populations formant les deux formes extrêmes de la misère humaine ».

lundi 23 juillet 2012

119ème : 24 USED 3 Retour sur mes premiers “Dialogues en Humanité” 2012 à Lyon (juillet 2012)

"Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde", disait déjà Archimède !

Permettez au Fou du Roi d’introduire ce 24ème épisode du feuilleton, qui vient de «transitionner» et s’appelle maintenant USED (Un Senior Enthousiaste de Demain). Ce feuilleton s’inscrit dans mon blog « Regards du Sud » sous-titré « Comment construire tous ensemble un monde plus fraternel ? » en prolongement et continuité de mes émissions radio, qui y sont mémorisées.

L’intelligence collective, dit-on, « c’est l’information partagée, base de coopérations potentielles », aussi, n’ayez pas peur, cet épisode sera peuplé, truffé même, de liens (une quarantaine) pour ceux qui veulent en savoir plus. Mon expérience m’a montré que c’était une bonne façon de concilier les besoins de ceux qui ne veulent pas trop d’informations et de ceux qui n’en ont jamais assez. Chacun dispose ainsi de sa liberté, la plus totale !

1-Le Fou du Roi (FR) : cher Senior Jacques (SJ), toujours dans le mystère, ne pourrais-tu être un peu plus clair pour celles et ceux, qui te découvriraient aujourd’hui ? (Fou du roi ? Senior ? Transition ? Dialogues en Humanité ?)
Senior  Jacques (SJ) : comme je l’avais annoncé au précédent épisode, je suis allé découvrir ces 10ème « Dialogues en Humanité » de Lyon, qui se sont tenus du 6 au 8 juillet au Parc de la Tête d’Or. Ce présent épisode veut mémoriser et restituer, en quelques touches personnelles, les couleurs de cette superbe manifestation. Quant aux autres interrogations, il suffit de survoler mon précédent épisode et ainsi je m’économiserai quelques répétitions.

2-FR : SJ, pourquoi as-tu souhaité participer à ces « Dialogues » en quittant ton lointain Béarn adoptif ?
SJ : pour de multiples raisons, d’abord je suis rhône-alpin, ardèchois « cœur fidèle » de racines, proche voisin de Jean Ferrat et de Pierre Rabhi, ensuite Lyon a beaucoup compté dans ma vie à travers deux étapes marquantes (été 1963/été 1965 et 1975/1981). Par exemple, il  y a une cinquantaine d’années lors de ma première étape lyonnaise, j’ai été deux ans en classes préparatoires scientifiques au lycée du Parc jouxtant le Parc, et j’ai donc sillonné de long en large ses verdoyantes allées, avec toujours de multiples cours à comprendre et aussi à apprendre.
Par ailleurs, le programme des Dialogues 2012 était alléchant, aussi bien au niveau du contenu que des personnes présentes.
Je dois aussi avouer que c’était une grande première pour moi, qui ai vécu des dizaines et des dizaines d’évènements de nature voisine, d’être l’esprit léger, totalement libre, sans être intervenant, sans obligation concrète de quelque nature que ce soit, avec le seul plaisir du partage, de la rencontre pour m’en NOURRIR en profondeur.

3-FR : SJ, s’il fallait résumer en quelques mots, ces trois jours, que retiendrais-tu ?
SJ : sans aucun doute, un sentiment de joie, de plénitude, d’espérance à écouter, partager avec de belles personnes « pareilles et différentes ».
En quelques mots : des rencontres, des découvertes, des complicités, des retrouvailles, de la poésie, des résonances, des approches intéressantes… et bien sûr, pour le citoyen du monde que je suis, relié-reliant, un impressionnant voyage à travers notre petite planète avec une foultitude d’Êtres et de Frères Humains de tous les continents. Je cite seulement quelques origines, pardon pour les autres : Brésil, Canada, Ethiopie, Inde, Chine, Iran, Turquie, Sénégal, Bénin, Gabon, Algérie, Maroc, Europe bien sûr,…

4-FR : SJ, avant d’aller plus loin, il me semble que tu t’es engagé lors de ces dialogues à adresser quelques informations à une quarantaine de participants. Pourrais-tu les rassurer sur la tenue de tes engagements ?
SJ : il est exact qu’en diverses circonstances (interventions, échanges,…), j’ai promis des informations à certains, infos qui peuvent se récapituler en trois types :
-l’adresse de mon blog (si vous êtes en train de le lire, c’est que la question est réglée !),
-deux de mes poèmes (un sur la Fraternité exprimé lors de l’ouverture du second jour, un sur l’accueil de ma petite-fille exprimé auprès de l’expo photo d’Hélène Biensa « 2=3 », où des ventres joliment rebondis annoncent une très prochaine naissance).
-le mode d’emploi du « Jeu Informel de la Reliance », conçu pour passer du « Un au Multiple » et faciliter la reliance généralisée ainsi que l’articulation entre actions individuelles et actions collectives.  J’y reviendrai en détail.

5-FR : cher SJ, tu causes, tu causes, mais soyons concrets, pourrais-tu nous restituer ton vécu personnel de ces « Dialogues » à travers le fil directeur de quelques-unes de tes belles rencontres ?
SJ : merci le FR pour ce génial fil directeur, qui va m’obliger à une relecture approfondie de ces trois journées : la première où je suis arrivé dans l’après-midi pour ressentir et m’immiscer en douceur dans cette manifestation, la seconde pour la vivre pleinement et la dernière pour la clôturer joliment.
 
6-FR : alors ces rencontres ?
SJ : je reprends la main un peu longuement, Fou du Roi, tu peux aller faire ta pause statutaire. J’ai choisi 16 belles personnes rencontrées, aussi je me propose, après les avoir affectueusement saluées, de dire quelques mots sur chacune d’elles, avec quelques références éventuelles. Nous verrons donc, par ordre d’apparition aléatoire, ici : Geneviève, Maryvonne, Jorge, Yves, Hélène, Antonella, Bruno, David, André, Eric, Christiane, Chico, Florence, Michel, Ivan et Joseph.

    Geneviève Ancel, la dynamique coordinatrice de ces « Dialogues en Humanité » , à la chevelure et générosité flamboyantes. J’ai été sensible à sa simplicité, à son attention et à son énergie pour qu’essaiment un peu partout, en France et dans le monde, d’autres « Dialogues en Humanité », comme c’est déjà le cas à Bangalore et Timbaktu (Inde), Berlin (Allemagne), Fès et Rabat (Maroc), Addis-Abeba (Ethiopie), Jérusalem (Israël), Salvador Bahia (Brésil), et en France (Paris, Villeurbanne, La Duchère, Roanne, Pays voironnais, Saint Ouen).
Les autres perspectives sont multiples : New-York, Londres, Barcelone, Marseille, Saint Louis du Sénégal, Itaipu (Paraguay), Rio et Macaba (Brésil), Bogota (Colombie)…
Quelques infos diverses sur le Grand Lyon où sévit Geneviève : une monnaie lyonnaise, entrepreneurs d’avenirs.



  Maryvonne Pietri, croisée virtuellement lors de sympathiques partages sur plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Colibris). Pour découvrir des trésors : Cercles Envie.
Ce fut une belle joie, au début d’une journée ensoleillée, de se voir « pour de vrai », et Maryvonne m’a aussi présenté Jorge la belle personne suivante :

Jorge Escribano, « psychossocionome », argentin, travaillant avec une ONG basée à Rio de Janeiro, « Equilibrio Sustentavel » dont l’objectif est le développement durable (écologique/socio-économique) et culturel de la communauté  du Morro dos Prazeres, une favela de Rio.
Quant à l’approche « psychosocionomique » transverse, elle me paraît assez proche de ce que je crois avoir compris, à la fac de Pau, du CIEH (Certificat International d’Ecologie Humaine). Ce site palois est d’une belle densité avec force informations. 
Savez-vous qu’il existe en Europe une dizaine d’Universités qui délivrent ce CIEH, notamment l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA).  Je n’oublie pas aussi que, grâce à mon épouse béarnaise, j’ai une grande, magnifique et chaleureuse famille argentine. Bon vent à « Equilibrio Sustentavel ».

Yves Michel, que j’ai connu et apprécié, lors d’un forum aux Amanins (26), et retrouvé ici avec beaucoup de plaisir. Merci Yves pour les deux belles éditions que tu portes à bras le corps : Yves Michel et Le Souffle d’Or.
Les temps ne sont pas faciles et je suis sûr que, si le cœur vous en dit, l’ami Yves ne refuserait pas votre soutien.

Hélène Biensa que j’ai découverte auprès de sa lumineuse expo photo (2=3), où les ventres rebondis de futures mamans m’ont immédiatement séduit. J’ai apprécié de pouvoir exprimer une « déclaration d’amour », écrite à ma petite-fille Camille, quatre jours avant son «éclosion». Chère Hélène, elle est lisible en cliquant sur « Poésies en cascade ». 

Antonella Verdiani croisée sur divers réseaux sociaux et rencontrée réellement à Noisiel au lancement de la campagne Colibris TNT.  « Eduquer à la joie » (ou un titre voisin), à paraître prochainement, exprime bien ce qui l’habite profondément : « Accompagner l’enfant d’aujourd’hui pour qu’il devienne l’adulte épanoui et responsable de demain » tel est aussi l’objet de l’association Graine d’Ecole.   

Bruno Mattéi, le philosophe, avec qui j’ai sympathisé immédiatement, avant de nous rendre compte, presque 50 ans plus tard, que nous avions été en même temps au lycée du Parc, lui en lettres sup (kâgne), moi en maths spé (taupe) l’année 1964/1965.
Mais la reliance entre kâgneux et taupins n’était pas encore à l’ordre du jour ! J’aime ses diverses interventions lues sur la « toile », notamment son article sur « Solidarité ou Fraternité : un défi politique majeur ». 
L’ex-taupin, poète à ses heures, que je suis, a plaisir à communiquer au philosophe mon poème sur la Fraternité. La mission de la poésie disait Gandhi est « d’éveiller le bien qui sommeille au cœur de chaque être humain ». Salut Bruno, heureux de nous être rencontrés, dans cette proximité.

David Penalva : qui est cet homme ? La presse France-Soir du 11/11/11 vous le présente.
Quant à moi, ce 7 juillet au matin, avant l’ouverture des « dialogues », je suis allé en pèlerinage, revoir l’« Ile au souvenir », où 10600 noms (je le sais maintenant !) sont gravés : les noms des combattants lyonnais morts à la guerre de 14/18. J’ai vu une grande toile bleue de chantier, accolée au mur, qui séparait d’un côté des noms peu lisibles érodés par le temps, et d’un autre des noms superbement gravés.
L’œil collé à la paroi, j’ai cherché mon patronyme qui était sous la toile et j’ai vu, oh surprise, deux mains mobiles : une tenant un pinceau, l’autre appuyée sur le mur. J’ai rapidement déduit qu’il y avait au bout de ses mains, un véritable être humain fait de chair et d’os. Je me suis manifesté et nous avons échangé longuement. Ce fut une bien belle rencontre, merci David.

André Choukroun : j’ai été emballé par Tchouk23, le masseur antistress. Son approche me paraît illustrer un chemin intéressant et reproductible dans de nombreux domaines vers l’autonomie : des chantiers courts où se rencontrent des personnes prêtes à apporter leurs expériences et d’autres prêtes à apprendre. Et des videos complémentaires pour conforter son apprentissage. Merci André.   

Eric Grelet : nous avions virtuellement sympathisé au démarrage du réseau social Colibris. Et j’ai eu la chance, moi qui barbouille un peu, d’être parfois à ses côtés lors de ses croquis en direct.
Napoléon disait qu’ « un croquis valait mieux que cent discours ». Eric le prouve, à chaque dessin, en synchronisant textes et dessins : du grand art ! Merci Eric.










Christiane Hessel Chabry : une belle rencontre (pour moi) avec Christiane, auteur de « Gaza, j’écris ton nom » . Nous avons bien sûr évoqué son mari absent pour des raisons de santé et de fatigue. J’ai toujours eu de la sympathie pour Stéphane Hessel que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a très longtemps. Je me reconnais aussi dans une formule que j’ai lue et qui le résumait ainsi : «Etre partout sans être enfermé nulle part». Bien avant son « Indignez-vous », j’avais même commis une émission de radio intitulée « Kadi Stéphane Hessel, citoyen sans frontière ».  
Je me sens très proche de Stéphane, notamment dans son rapport à la poésie, qui lui est essentielle. Comme lui, a long time ago, j’ai appris une bonne centaine de textes, avec, je crois, des motivations très voisines. J’ai été amené à exprimer à Christiane, comme à Hélène en début de journée, mon poème sur l’accueil de ma petite-fille. J’ai beaucoup apprécié ce moment de partage, en particulier sur l’importance de la transmission.

Chico Whitaker : j’ai beaucoup lu sur le Brésil, j’ai même beaucoup travaillé sur une émission que j’avais intitulée « Le Brésil, un concentré du monde ». Et j’ai une grande admiration, tout particulièrement,  pour un homme, Chico, (cofondateur des Forums Sociaux Mondiaux), dont j’avais lu « Changer le monde » et de multiples articles. Je me sentais proche de lui dans ses analyses, ses méthodes, sa foi aussi. J’avais eu l’occasion, lors d’un forum Colibris, de saluer sa fille Célina en lui exprimant mon admiration pour son père. J’avais repéré la présence de Chico aux « Dialogues » : je l’ai cherché et je l’ai trouvé (2ème à gauche, avec une blanche casquette et noires lunettes) d’une assez jolie manière que je m’en vais vous conter.
« Il était une fois » les 10èmes Dialogues en Humanité, où tous les jours se tenaient de 14h à 18h de nombreux « Ateliers du sensible et formation au discernement ». J’avais repéré un thème qui me touchait « Pour une politique de l’amitié », car j’ai quelques convictions fortes en la matière appuyées, sur une longue pratique : je crois que la qualité des relations, intégrant le respect infini de l’autre même si les idées sont différentes, est la base du règlement de tous les problèmes ardus. Nous étions très nombreux à cet atelier du samedi 7 et il y avait Chico.
Après un temps d’échanges et de partage, un exercice a été proposé à tous les participants : bercé par une douce musique, chacun devait déambuler au milieu des autres, en rêvant, et à l’arrêt de la musique, stop général et chacun devait raconter son rêve à la personne la plus proche et réciproquement. J’avoue avoir souhaité, prémédité probablement, de m’arrêter près de Chico. Ce fut le cas : quel heureux hasard ! Je lui ai raconté mon rêve : que j’étais venu aux « Dialogues » en espérant voir de belles personnes, que j’avais vu sa présence sur la liste des participants, que je rêvais donc de le rencontrer pour lui dire mon admiration et le remercier pour ce qu’il était et pour ce que je savais de sa vie, et maintenant j’étais en face de lui et le rêve était devenu réalité. Nous avons tous les deux, complices d’un joli moment, ri très, très fort ! Salut à toi, mon frère Chico.

Florence Durand et l'association "Et si on jouait" : encore une superbe rencontre ce samedi, près de la roseraie. Dans le créneau 19h/22h, il y avait « Animations artistiques et festives ». J’ai choisi «La nuit des oliviers» (prologue à « L’Evangile selon Pilate »), un texte d’Eric-Emmanuel Schmitt, auteur notamment d’« Oscar et la dame rose », un auteur à l’extrême délicatesse.

Florence était la comédienne de l’association «Et si on jouait», qui lisait cet admirable texte, où un homme Yéchoua se découvre porteur de plus grand que lui. J’étais ravi du texte et de son interprétation et à la fin, j’ai eu peur un instant qu’il n’y ait pas de partage entre les spectateurs, aussi j’ai pris l’initiative de lancer le débat, qui s’est ensuite longuement et passionnément poursuivi, nourri de témoignages de vie poignants aussi bien de spectateurs que de la comédienne.
Il va de soi que nous avons ensuite longuement échangé, et que j’ai failli oublier d’adresser à Florence un magnifique texte « La pastorale de don Helder Camara », joué récemment sur Pau. Le Brésil est encore présent ! Merci Florence et salutations à l’équipe avec qui nous avons partagé un repas, l’ultime cène.

Michel Leynaud : connu à Biarritz en 2007 lors d’une grosse manifestation colibris « Vivre en conscience, Vivre autrement », alors qu’il habite à quelques kilomètres de Saint Julien du Serre (07), terre de mes ancêtres maternels. Michel retrouvé ailleurs à un autre forum, et à nouveau maintenant.
Probablement qu’un jour, nous nous rencontrerons en Ardèche. Son site illustre parfaitement la beauté, la sérénité, la richesse et la puissance de ses travaux, de ses recherches et de sa personne. 

Ivan Maltcheff : il faisait partie des personnes avec qui je pensais échanger, car j’ai beaucoup apprécié et je recommande souvent son ouvrage « Les nouveaux collectifs citoyens » (Pratiques et perspectives), aux éditions Yves Michel.
Colibris béarnais, on me demande souvent quelles lectures seraient intéressantes pour prendre conscience rapidement des évolutions à venir vers le monde de demain. Aujourd’hui, j’en cite souvent quatre : l'ouvrage d’Ivan, bravo à lui, parce qu’il aborde très bien la dimension essentielle de la gouvernance ; deux ouvrages dans la collection Actes Sud aux éditions « Domaine du possible », le premier étant « Eloge du génie créateur de la société civile » (Tous candidats) pour connaître le monde Colibris et Pierre Rabhi, le second de Lionel Astruc « (R)EVOLUTIONS Pour une politique en actes » où 16 intervenants esquissent le monde de demain, qui existe déjà partout à l’état d’échantillons ; et enfin un 4ème récent et remarquable ouvrage : « L’Âme du monde » de Frédéric Lenoir aux éditions Nil.
Revenons à Ivan, que j’avais vu animer la soirée de lancement de la campagne Colibris TNT. Même si je me suis trouvé en tribune, je ne l’ai pas reconnu, ce n’est qu’au retour, en feuilletant le trombinoscope de « Dialogues en Humanité » que j’ai su que je l’avais beaucoup croisé ces trois jours sans l’identifier. Dommage Ivan, ce sera pour une prochaine fois.

Joseph Ki-Zerbo : sur le site de « Dialogues en Humanité », j’ai découvert au premier rang « des grands témoins qui racontent », ce grand africain, décédé il y a quelques années, que j’avais eu la chance d’avoir comme ami, depuis que j’avais lancé un jumelage entre Clapiers près de Montpellier et son village natal et familial de Toma au Burkina Faso.
Je l’ai connu en France mais visité à plusieurs reprises chez lui à Toma, c’était un grand Monsieur. Je l’avais évoqué lors d’une émission radio, intitulée « Alliance 21, un levier politique ».

7-FR : merci SJ pour cet abondant partage. Avant d’achever cet épisode, je ne voudrais pas qu’on oublie le « Jeu Informel de la Reliance » qui te tient à coeur, aussi je te propose de nous le présenter rapidement dans son contexte et dans sa genèse.
SR : Correspondant Colibris sur le Béarn, j’avais lancé au festival d’Emmaüs 2011, un « Collectif Informel de Reliance », qui, avec l’appui de Coclipau (Collectif Climat de Pau) et dans le cadre de la Campagne TNT nationale est devenu le Collectif TNT Béarn.
Celui-ci a été le pivot de la réussite de deux forums ouverts coordonnés en Béarn les 12 février et 17/18 mars 2012, qui ont réuni à chaque fois, une centaine de personnes en partie ou en totalité.
J’ai restitué très largement sur le réseau Ning Colibris (inscription gratuite conseillée à ce réseau social colibris) nos approches et nos dynamiques, à travers deux groupes créés : Groupe TNT Béarn (Ambassadeurs de la Vie) et groupe Plans d’Actions TNT Béarn ainsi que trois albums images sur ces forums.
C’est dans ce cadre-là, que référent/responsable du 8ème plan d’actions Béarn, j’ai explicité les deux jeux interconnectés (jeu du journaliste et jeu informel de reliance). En cliquant sur ce plan d’actions n°8 « Approche méthodologique… », vous trouverez d’une part un dossier général «Méthodologie JEU de la RELIANCE» et d’autre part un dossier appliqué «Synthèse FO Béarn 17/18 mars 2012».

8-FR : une question encore sur ces deux Jeux : y a-t-on effectivement joué lors de ces « Dialogues 2012» ? Quelles conclusions en tires-tu ?
SR : les deux premiers jours, en évoquant ces nouveaux outils, j’ai senti un certain intérêt, aussi j’ai proposé à l’atelier « Incarner l’Utopie », où Colibris était déjà acteur, de les rejoindre pour apporter ma contribution le dernier jour et faire connaître et surtout tester à nouveau ces jeux, auprès de « créatifs » reconnus !
Nous l’avons donc testé à six (temps réduit, limite de 2 engagements/personnes, …) avec Alain Aubry (animateur Colibris + Montreuil en transition ), Frédéric (KATAO  + Aire), Laurent (UDN  + KlubTerre), tous trois bien (re)connus, ainsi que deux participants inconnus, à priori Christine (asso au Bénin + Prisonniers sans frontières ), Albert (Restos du cœur http://restosducoeur.org + Club Alpin Français) et moi également (Collectif TNT + Coclipau).
Les conclusions sont les suivantes :
-le tableau de reliance personnes/domaines montre que, sur ces 6 personnes, 4 personnes identifiées sont prêtes à participer à l’animation globale (tous domaines), 1 prête à jouer un rôle de trait d’union global. En détaillant, il apparaît que 7 domaines trouvent des personnes prêtes à contribuer à l’animation du domaine correspondant (agriculture, éducation, économie, santé/bien être, environnement/biodiversité, arts, méthodes) et 1 domaine (habitat/urbanisme) trouve 1 personne prête à jouer le rôle/mission de trait d’union,
-le tableau de reliance associations/domaines montre que, pour ces 12 associations, 6 identifiées seraient susceptibles de participer à l’animation globale (tous domaines). En détaillant, il apparaît qu’en 2 domaines  (éducation, économie), 3 associations seraient susceptibles de contribuer à l’animation, qu’en 2 autres domaines (éducation, environnement/biodiversité), 2 associations pourraient jouer un rôle de trait d’union et qu’en 2 autres domaines (agriculture et environnement), 2 associations souhaiteraient être systématiquement informées de la vie du domaine.

Cet exercice en accéléré, montre bien l’importance du territoire, nécessite que chacun se connaisse bien, et confirme, à mes yeux, la pertinence de ces deux jeux /outils. J’ai apprécié que cet exercice puisse se faire avec des amis testeurs, qui, je pense, ont participé en suivant à l’Université des Colibris du 10 au 14 juillet. 
9-FR : En conclusion de ces trois journées, penses-tu retourner en 2013 à la 11ème édition lyonnaise de « « Dialogues en Humanité » ? 
SR : sauf empêchement majeur, ma réponse est oui passionnément.
S’il fallait rajouter un ultime mot, je dirais que j’ai mis un album d’images de mes premiers «Dialogues en Humanité» sur le réseau Colibris et que je le commenterai dès que mes petits-enfants (grande joie et lourde charge !) me laisseront un petit créneau.
Pour clôturer sur l’Essentiel, je citerai Tagore : « Je dormais, je rêvais, la Vie n’était que Joie. Je m’éveillais et vis que la Vie était Service. Je servis et vis que le Service était la Joie ».