samedi 26 mai 2007

73ème : 26-Rêves et Chemins d'Humanité


26ème émission

« Radio Voix du Béarn » 95,10 Mhz

Aujourd’hui, je vais essayer de vous faire partager, presque en direct, quelques menues réflexions, que j’intitulerai « Rêves et Chemins d’Humanité ». Pardon de me répéter, je suis toujours dans la même question existentielle « Comment construire tous ensemble un monde plus fraternel ? ».
Place au direct maintenant : il est 5h du matin en ce dimanche historique du 6 mai 2007, « Paris doit s’éveiller », pour ma part, « la page blanche est là » et j’écris à mon clavier familier les premiers mots de cette 26ème émission, dont je viens à l’instant de décider et le thème, et le titre. En effet deux levers aux aurores cette semaine vendredi et ce dimanche 6 mai, jour du 2ème tour des élections présidentielles chez nous, c’est beaucoup. Probablement que l’incertitude de cette échéance majeure stimule mes neurones en fin de campagne : vendredi, j’avais adressé un message citoyen à tout mon carnet d’adresses où j’exprimais en particulier, qu’à mes yeux, la seule question importante consiste à savoir lequel des deux candidats a le plus d’atouts pour rassembler, pour respecter chaque vie humaine, pour prendre en compte les enjeux majeurs et pour nous conduire vers ce monde plus fraternel, que souhaite 80% de la population, « l’Humanisme au quotidien, l’Humanisme au cœur du monde ».

le texte intégral de l'émission

Retrouvez l'émission Regards du Sud

dimanche 6 mai 2007

72ème : III-Charte pour la terre et l'humanisme


Quelle planète laisserons-nous à nos enfants?
Quels enfants laisserons-nous à la planète?
Charte internationale pour la terre et l’humanisme
MOUVEMENT INITIE ET SERVI PAR PIERRE RABHI
Basé sur la fédération de toutes les consciences qui partagent les mêmes valeurs, le Mouvement pour la terre et l’humanisme est libre de toute référence idéologique, politique ou confessionnelle, ainsi que de toute autorité spirituelle ou laïque.
La planète terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d’un immense désert sidéral. En prendre soin, respecter son intégrité physique et biologique, tirer parti de ses ressources avec modération, y instaurer la paix et la solidarité entre les humains, dans le respect de toute forme de vie, est le projet le plus réaliste, le plus magnifique qui soit.
Constats : La terre et l’humanité gravement menacées
Le mythe de la croissance indéfinie
Le modèle industriel et productiviste sur lequel est fondé le monde moderne prétend appliquer l’idéologie du « toujours plus » et la quête du profit illimité sur une planète limitée. L’accès aux ressources se fait par le pillage, la compétitivité et la guerre économique entre les individus. Dépendant de la combustion énergétique et du pétrole dont les réserves s’épuisent, ce modèle n’est pas généralisable.

Les pleins pouvoirs de l’argent
Mesure exclusive de prospérité des nations classées selon leur PIB et PNB, l’argent a pris les pleins pouvoirs sur le destin collectif. Ainsi, tout ce qui n’a pas de parité monétaire n’a pas de valeur et chaque individu est oblitéré socialement s’il n’a pas de revenu. Mais si l’argent peut répondre à tous les désirs, il demeure incapable d’offrir la joie, le bonheur d’exister...

Le désastre de l’agriculture chimique
L’industrialisation de l’agriculture, avec l’usage massif d’engrais chimiques, de pesticides et de semences hybrides et la mécanisation excessive, a porté gravement atteinte à la terre nourricière et à la culture paysanne. Ne pouvant produire sans détruire, l’humanité s’expose à des famines sans précédent.

Humanitaire à défaut d’humanisme
Alors que les ressources naturelles sont aujourd’hui suffisantes pour satisfaire les besoins élémentaires de tous, pénuries et pauvreté ne cessent de s’aggraver. Faute d’avoir organisé le monde avec humanisme, sur l’équité, le partage et la solidarité, nous avons recours au palliatif de l’humanitaire. La logique du pyromane-pompier est devenue la norme.

Déconnexion entre l’humain et la nature
Majoritairement urbaine, la modernité a édifié une civilisation « hors-sol », déconnectée des réalités et des cadences naturelles, ce qui ne fait qu’aggraver la condition humaine et les dommages infligés à la terre.

Au Nord comme au Sud, Famine, malnutrition, maladie, exclusion, violence, mal-être, insécurité…etc.
Pollution des sols, des eaux, de l’air, épuisement des ressources vitales, désertification…etc... ne cessent de croître.

Ces constats interpellent très fortement nos consciences, en appellent à notre responsabilité et nous invitent à agir d’urgence pour tenter d’infléchir des évolutions qui rendent notre avenir et celui des générations futures de plus en plus incertain.
Propositions : Vivre et prendre soin de la vie
Notre mouvement a pour vocation fondamentale de concilier l’histoire de l’humanité avec la réalité de la nature.

Incarner l’utopie
L’utopie n’est pas la chimère mais le « non lieu » de tous les possibles. Face aux limites et aux impasses de notre modèle d’existence, elle est une pulsion de vie, capable de rendre possible ce que nous considérons comme impossible. C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. La première utopie est à incarner en nous-mêmes car la mutation sociale ne se fera pas sans le changement des humains.

La terre et l’humanisme
Nous reconnaissons en la terre, bien commun de l’humanité, l’unique garante de notre vie et de notre survie. Nous nous engageons en conscience, sous l’inspiration d’un humanisme actif, à contribuer au respect de toute forme de vie et au bien-être et à l’accomplissement de tous les êtres humains. Enfin, nous considérons la beauté, la sobriété, l’équité, la gratitude, la compassion, la solidarité comme des valeurs indispensables à la construction d’un monde viable et vivable pour tous.

La logique du Vivant
Nous considérons que le modèle dominant actuel n’est pas aménageable et qu’un changement de paradigme est indispensable. Il est urgent de placer l’Humain et la Nature au cœur de nos préoccupations et de mettre tous nos moyens et compétences à leur service.
Agroécologie
De toutes les activités humaines, l’agriculture est la plus indispensable car aucun être humain ne peut se passer de nourriture. L’agroécologie que nous préconisons comme éthique de vie et technique agricole permet aux populations de regagner leur autonomie, sécurité et salubrité alimentaires tout en régénérant et préservant leurs patrimoines nourriciers.

Sobriété heureuse
Face au « toujours plus » indéfini qui ruine la planète au profit d’une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré par la raison. Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien-être profond. Elle représente un positionnement politique et un acte de résistance en faveur de la terre, du partage et de l’équité.

Relocalisation de l’économie
Produire et consommer localement s’impose comme une nécessité absolue pour la sécurité des populations à l’égard de leurs besoins élémentaires et légitimes. Sans se fermer aux échanges complémentaires, les territoires deviendraient alors des berceaux autonomes valorisant et soignant leurs ressources locales. Agriculture à taille humaine, artisanat, petits commerces…etc. devraient être réhabilités afin que le maximum de citoyens puissent redevenir acteurs de l’économie.

Une autre éducation
Nous souhaitons de toute notre raison et de tout notre cœur une éducation qui ne se fonde pas sur l’angoisse de l’échec mais sur l’enthousiasme d’apprendre. Qui abolisse le « chacun pour soi » pour exalter la puissance de la solidarité et de la complémentarité. Qui mette les talents de chacun au service de tous.
Une éducation qui équilibre l’ouverture de l’esprit aux connaissances abstraites avec l’intelligence des mains et la créativité concrète. Qui relie l’enfant à la nature à laquelle il doit et devra toujours sa survie et qui l’éveille à la beauté et à sa responsabilité à l’égard de la vie. Car tout cela est essentiel à l’élévation de sa conscience...
« Pour que les arbres et les plantes s’épanouissent,
pour que les animaux qui s’en nourrissent prospèrent,
pour que les hommes vivent,
il faut que la terre soit honorée. »

Pierre Rabhi.